Rugby / Avec Nicolas Caro, avant RC Strasbourg - Massy (dim. 15 h)
Du sang bleu dans les veines
Nicolas Caro a le Racing dans la peau. Intégré à l'équipe 1 en 2000, cinq ans après son arrivée en cadets, il cumule désormais son poste de trois-quart centre et celui de cadre technique. Plus que tout autre, il savoure le retour en Fédérale 1 et ses défis à relever, comme celui de dimanche, devant le leader Massy.
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Nicolas Caro (à droite) accrocheur en défense : le sens du sacrifice, dans l'intérêt de l'équipe, dans l'intérêt du club. Son club. (Photo archives DNA - Johanna Leguerre)
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Sur un terrain, il ne cherche pas les coups d'éclats. Au centre de la ligne des trois-quarts, il colmate les brèches plus qu'il n'en crée. Et lorsque le Racing s'est retrouvé sans buteur de métier, à une époque pas si lointaine où Guillaume Kriegel était encore Tourangeau, il s'y est collé, se souvenant de ses jeunes années et s'imposant du rab à l'entraînement, confronté aux poteaux.
Ainsi va Nicolas Caro, fidèle équipier et serviteur dévoué par excellence. Du pain béni pour un entraîneur. Ce n'est pas un hasard si lui et Philippe Braem communiquent aussi bien. Ils sont sur la même longueur d'onde. Pas de friture sur la ligne.
Tout sauf un hasard
Sachant qu'on se comporte sur un terrain de rugby comme dans la vie, ce n'est pas un hasard si le joueur a été embauché par le club voici un an. Le brevet d'État en poche, il transmet les valeurs et le goût de l'ovalie dans le quartier de Hautepierre, auprès des jeunes du club, de leurs éducateurs, et dans une quarantaine de classes (CE2 à CM2) de Strasbourg, à travers des cycles rugby de six heures.
Tout sauf un hasard. Papa Caro, ce cher Dominique, aujourd'hui faiseur de miracles d'une rencontre à l'autre, au sein de la commission médicale, avait en son temps lancé l'école de rugby à Villé. « Nous sommes de Mutzig, rappelle Nicolas. Mon père comme mon oncle y jouaient. J'y ai débuté en 1986 pour rejoindre le Racing en 1995. » Depuis, si Caro fils s'est permis deux entorses à son attachement au club, c'était pour accélérer son apprentissage, tant sur le plan rugbystique qu'humain.
D'où son année de sport-études à Nice, en 1996, et surtout cette inoubliable expérience en Angleterre, à Newcastle, dans le championnat universitaire et dans le cadre du programme européen Erasmus, en 2003. « Une expérience inoubliable. Il m'arrive encore d'en rêver la nuit. J'ai découvert une autre culture. Et surtout, sur deux compétitions, nous en avions remporté une et disputé la finale de l'autre, sur la pelouse de Twickenham. »
Entre temps, Nicolas Caro, encore junior, avait fait ses débuts en équipe fanion du Racing en juin 2000 pour, doucement mais sûrement, s'y faire sa place. « Christophe Machu, à nouveau là aujourd'hui, était de la partie. Les moindres bouts de match joués en "une", quel bonheur pour nous les jeunes. C'était l'époque des longs déplacements en train jusqu'à Bordeaux, Oloron, Albi, etc. (NDLR : en promotion nationale.) »
Un futur éducateur ouvre toujours grand les yeux et emmagasine de l'expérience. « En regardant évoluer Peyo (Harriet), qui jouait au même poste que moi, j'étais émerveillé. Mais aussi Alain Faunant à l'arrière, Renard (Pascal Philibert), ou encore Culinat (le demi de mêlée de Blagnac, rencontré en finale en juin dernier). Et puis, quand en tant que junior, vous vous retrouvez face à un Ivan Vivin à l'entraînement... » Le pilier emblématique forçait le respect.
Un témoin à transmettre
Nicolas Caro a regretté la rupture provoquée par le retrait et les départs de ces grands anciens, jusqu'au milieu des années 2000. « Il n'y avait plus que les jeunes. » Et personne pour transmettre le témoin. « Ce fut une traversée du désert, avec tous ces mercenaires juste venus pour se relancer. » D'où la descente en Fédérale 2 en 2005, au bout de la première année Braem, avant la patiente reconstruction.
« Avec Philippe, ce sont de bonnes années. » De ces années qui l'enrichissent de plus en plus, histoire d'assurer un jour prochain cette transition qui lui a tant manqué quelques années plus tôt.